Tables en bois, chaises en plastique ou même résidus du quotidien : et s’ils alimentaient demain notre chauffage ou nos cuisinières ? C’est le pouvoir de la biométhanation, un procédé capable de transformer des gaz issus de la matière solide en méthane, grâce à l’action de micro-organismes. Julie Figueras, maître de conférences au laboratoire DEEP, a détaillé ses recherches au micro de RCF, dans la chronique « Dis, pourquoi ?* ».
Le processus de biométhanation
À ne pas confondre avec la méthanisation, la biométhanation vise à produire un gaz renouvelable, à partir du syngaz issu de la gazéification de déchets solides comme du bois ou du plastique. « De façon analogue à notre respiration, où nous consommons de l’oxygène et rejetons du CO2, les micro-organismes impliqués dans ce processus sont capables de transformer ce syngas en méthane, injectable dans les réseaux de gaz urbain », explique Julie Figueras.
Du labo à la grande échelle
Au sein du laboratoire DEEP, l’ancienne doctorante et diplômée INSA Lyon travaille sur des cuves d’une dizaine de litres. De véritables mini-usines à fabriquer du méthane qui permettent d’envisager des applications à plus grande échelle. « Ces procédés sont assez innovants sur la production d’énergie à partir de déchets. Pour l’instant, cela existe surtout à l’échelle de laboratoire, malgré quelques percées industrielles. Cependant, les filières de conversion de déchets solides en gaz sont très envisagées par les acteurs du gaz en France. »
Vers une énergie circulaire et locale
« Ce qui est intéressant avec ce type de technologies, c’est qu’on va sur une vision beaucoup plus locale de la valorisation des déchets et de la production d’énergie, vraiment adaptée aux enjeux du territoire », ajoute Julie Figueras. Une technologie prometteuse qui, en synergie avec d’autres types de production d’énergie renouvelables pourrait permettre un gaz plus vert, tout en valorisant les déchets.
Écouter le podcast (5’)
*« Dis, pourquoi ? » est diffusé sur RCF dans l’émission M comme Midi, en collaboration avec le Planétarium de Vaulx-en-Velin, le CNRS, Pop’Sciences (Université de Lyon) et l’Observatoire de Lyon.