Le 24 janvier dernier était marqué par la Journée internationale du sport féminin, une initiative visant à pallier la sous-médiatisation du sport féminin. À cette occasion, des étudiantes et diplômées sportives de haut niveau de l’INSA livraient leurs regards sur les défis de la mixité dans leurs disciplines sportives respectives. L’article entier est à lire ici.
Difficile d’en faire son métier
C’est un premier constat, partagé par les cinq insaliennes : homme ou femme, la recherche de performance est la même. Cependant, peu d’entre elles espèrent pouvoir mener une carrière professionnelle, malgré leurs exploits sportifs. « Les sponsors sont moins intéressés par le sport féminin, car il est moins médiatisé, donc moins rentable. Je crois que c’est une acculturation qui commence à évoluer, mais les choses mettent du temps à bouger », explique Marion Colard, diplômée de biotechnologies bioinformatique et 3ᵉ aux championnats du monde U23 d’aviron.
Des disciplines plus mixtes que d’autres
La nature des sports semble jouer un rôle prépondérant dans la façon de percevoir la mixité dans le sport. Par exemple en escalade où « les femmes rivalisent souvent avec les hommes, car c’est un sport technique où la force physique ne fait pas tout », témoigne Fanny Gibert diplômée de génie mécanique et 3ᵉ de coupe du monde d’escalade sur bloc. « Mais j’aimerais que lorsqu’une femme fait une performance incroyable, elle soit valorisée pour son record, et non pas pour le genre auquel elle appartient. »
Le sport : un levier dans la société en matière d’égalité
Les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris l’ont rappelé : le sport a un pouvoir fédérateur puissant. Pour Sophia Bouderbane, diplômée de génie industriel et 5 fois championne d’Europe de karaté, c’est une opportunité pour faire évoluer les mentalités. « Le sport a une place importante dans la société, il est fédérateur, et je suis persuadée qu’il peut avoir un rôle levier et aider à faire évoluer la question de l’égalité, au-delà du monde sportif. »
Depuis 2022, la Section Sportive de Haut Niveau de l’INSA Lyon s’attache à mettre en lumière ses sportives dans les relais médiatiques. « Permettre l’identification à ces parcours d’excellence est indispensable, notamment pour encourager les lycéennes à accéder au haut-niveau. Elles sont encore trop nombreuses à ne pas oser », explique Hervé Bizzotto, directeur de la section. Si le recrutement post-bac dans la section n’atteint pas encore la parité, son directeur souligne que l’effectif féminin du haut niveau de liste ministérielle atteint déjà les 45 %. « L’objectif est de suivre la politique d’établissement, en atteignant la réelle parité dans les années à venir, et pour cela, la question d’une médiatisation équitable des sportives et des sportifs est essentielle. »